La loi n°2018-71 du 5 septembre 2018, à travers l’article L. 6113-1 du code du travail, définit la certification professionnelle enregistrée au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) comme une validation des compétences et des connaissances acquises nécessaires à l’exercice d’activités professionnelles. Elle se compose d’un référentiel d’activités qui décrit les situations de travail et les activités exercées, d’un référentiel de compétences qui identifie les connaissances et les compétences, y compris transversales, qui en découlent et d’un référentiel d’évaluation qui définit les critères et les modalités d’évaluation des acquis. Les certifications professionnelles sont constituées de blocs de compétences, qui sont des ensembles homogènes et cohérents de compétences contribuant à l’exercice autonome d’une activité professionnelle et pouvant être évaluées et validées. Cependant, le terme certification professionnelle est réservé aux seules certifications enregistrées au RNCP. En ce qui concerne le Répertoire spécifique, les termes de certification ou habilitation peuvent être utilisés. L’article R. 6113-11 ne nécessite pas de référentiel d’activités formalisé pour une demande d’enregistrement au Répertoire spécifique, mais il est recommandé de l’élaborer afin d’identifier les besoins en compétences et de définir l’adossement de la certification à l’activité ou aux activités relatives à ce métier.
QU’EST-CE QU’UN BLOC DE COMPÉTENCES
Définitions
La définition législative des blocs de compétences est prévue à l’art. L. 6113-1 du code du travail : « Les certifications professionnelles sont constituées de blocs de compétences, ensembles homogènes et cohérents de compétences contribuant à l’exercice autonome d’une activité professionnelle et pouvant être évaluées et validées. »
Ces blocs de compétences visent à répondre aux besoins de clarté des certifications professionnelles par les parties prenantes de la formation professionnelle, y compris les employés et les demandeurs d’emploi du marché du travail, ainsi que pour rendre ces certifications éligibles, notamment au CPF.
La notion de bloc se réfère à un ensemble cohérent et indivisible d’éléments qui peuvent être identifiés et liés entre eux. De cette manière, les blocs peuvent être considérés comme des briques qui permettent la construction progressive de parcours professionnels et leur capitalisation.
La cohérence des blocs de compétences qui composent le projet de certification professionnelle ainsi que leurs méthodes d’évaluation spécifiques est un critère d’enregistrement au RNCP. Par conséquent, si la certification ne présente pas une structuration en blocs, elle ne pourra pas être enregistrée au RNCP.
COMMENT CONSTRUIRE ET RÉDIGER LES BLOCS DE COMPÉTENCES
La création d’une certification professionnelle est un travail rigoureux et complexe au regard des exigences et critères de France Compétences. Nous porterons ici notre attention sur les critères relatifs aux blocs de compétences constitutifs du référentiel de compétences à construire et déposer auprès de France Compétence lors de votre candidature.
Lorsqu’on demande l’enregistrement d’une certification professionnelle, cela ne concerne pas la formation. En effet, la certification professionnelle n’est pas une formation et ne suit pas un référentiel de formation, mais plutôt un référentiel activités-compétences (RNCP) ou de compétences (Répertoire Spécifique).
Les compétences énumérées dans ces référentiels suivent un cadre et des consignes d’écriture établis par France Compétences, et leur rédaction doit respecter un certain formalisme, que ce soit dans le référentiel activités-compétences du RNCP ou dans celui des compétences du RSCH.
Ces compétences doivent être contextualisées pour chaque métier et doivent être spécifiques à chaque domaine. Il est important de garder en tête que la qualité de votre référentiel, et donc le succès de votre demande d’enregistrement auprès de France Compétences, dépendent de la manière dont sont rédigées vos compétences et structurés vos blocs de compétences.
Une rédaction structurée
L’écriture des compétences n’est pas standardisée et peut être présentée de différentes manières à condition de montrer une combinaison contextuelle et finalisée de savoir-faire cohérents avec le niveau attendu de maîtrise de la compétence.
Pour structurer l’écriture des compétences, on peut utiliser :
- un verbe d’action à l’infinitif pour décrire l’action liée à la compétence ;
- le sujet de l’action pour définir « quoi » la compétence doit accomplir ;
- la finalité ou l’objectif à atteindre pour décrire le « pourquoi » de la compétence ;
- éventuellement, détailler le « comment » la mise en œuvre de la compétence dépendant des moyens mis à disposition, tels que l’objet de l’action, le mode opératoire ou les moyens utilisés.
Par exemple, « Nettoyer » (verbe d’action) « les locaux et le matériel de la cuisine » (le quoi) « afin de les maintenir en état de disponibilité » (le pourquoi) « en appliquant la réglementation relative à l’hygiène alimentaire » (le comment).
Des intitulés de blocs cohérent
Il est important que les intitulés des blocs permettent de comprendre la cohérence de celui-ci, souvent en décrivant une activité spécifique qui fait partie de la certification professionnelle. Il est donc déconseillé d’intituler un bloc avec un nom de métier, car cela pourrait donner l’impression que le bloc couvre l’ensemble de la qualification et a un niveau de compétence défini. L’intitulé précis du bloc permet sa traçabilité et son utilisation dans le cadre de la formation continue tout au long de la vie.
Des blocs de compétences homogènes et cohérents :
La notion de « cohérence » se rapporte à l’objectif d’exercice autonome d’une activité professionnelle, et s’applique à l’ensemble de la découpe de la certification en blocs. D’un autre côté, la notion d' »homogénéité » se rapporte à la cohérence intrinsèque du bloc en termes de compétences qui le composent.
Ainsi, pour répondre à une activité professionnelle, un bloc doit être un assemblage cohérent de plusieurs compétences et ne peut être constitué d’une seule compétence. Chaque bloc doit comporter des compétences spécifiques qui ne peuvent être reprises pour plusieurs blocs d’une même certification professionnelle. Cependant, cela ne doit pas empêcher l’exercice autonome d’une activité professionnelle par un bloc de compétences. Si une compétence transversale ou une habilitation est nécessaire à plusieurs blocs de compétences, elle peut être identifiée dans plusieurs blocs de compétences de la même certification.
Il convient de souligner que le concept de bloc de compétences ne doit pas être confondu avec celui de module de formation, et ne correspond pas à un contenu de formation spécifique.
Contribuer à l'exercice autonome d'une activité professionnelle
Un bloc de compétences n’est pas entièrement identique à la portée d’une activité professionnelle, mais il doit exister un lien de causalité qui doit être prouvé. Par exemple, un découpage en blocs trop nombreux peut empêcher le lien de causalité entre un bloc et l’objectif d’exercice autonome d’une activité professionnelle, et l’utilité professionnelle résultant de l’obtention d’un bloc doit être démontrée par le certificateur.
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