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Géré par France Compétences, le Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) recense l’ensemble des certifications professionnelles reconnues par l’État. En inscrivant un titre au RNCP, un organisme de formation obtient une reconnaissance officielle de sa certification et un accès privilégié à des financements publics tels que le CPF. Cela attire de plus en plus d’organismes souhaitant garantir la qualité de leurs formations et bénéficier de ces avantages financiers. Cependant, la démarche pour déposer un titre RNCP s’avère complexe et exigeante, avec de fréquents refus en cas de dossier insuffisant. Dans cet article, nous détaillons les étapes clés pour enregistrer un titre au RNCP en 2025 ainsi que les pièges à éviter pour mener à bien votre projet.

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Dépôt d’un titre RNCP : quelles étapes suivre en 2025 ?
Le processus de dépôt d’une certification au RNCP se déroule en plusieurs phases et doit être mené avec rigueur. Voici les étapes clés à franchir :
- Vérifier l’éligibilité et préparer le projet – Assurez-vous d’abord que votre parcours correspond bien à une certification professionnelle complète relevant du RNCP (et non du Répertoire Spécifique, dédié aux compétences plus limitées). Vous devez être ou représenter un organisme certificateur légitime et disposer d’éléments de recul sur votre formation : France Compétences exige d’analyser l’impact sur au moins deux promotions de diplômés pour juger de la pertinence d’une nouvelle certification. En pratique, cela implique d’avoir déjà formé et évalué des apprenants sur ce parcours, et collecté des données sur leur insertion professionnelle.
- Constituer un dossier RNCP complet – Toutes les demandes d’enregistrement se font désormais par téléprocédure en ligne et doivent impérativement comporter un ensemble d’informations et de documents spécifiques. Vous devrez renseigner les informations générales de votre certification sur la plateforme. Il vous faudra ensuite fournir les trois référentiels obligatoires décrivant votre projet de certification:
- le référentiel d’activités, qui décrit les situations de travail visées et les tâches ou missions associées au métier préparé ;
- le référentiel de compétences, qui détaille les compétences (techniques, transversales) et connaissances que les apprenants doivent maîtriser ;
- le référentiel d’évaluation, qui précise les modalités d’évaluation des acquis (critères d’examens, mises en situation, projets, etc.).
- À ces référentiels s’ajoutent des pièces justificatives. Parmi elles : le bulletin n°3 de casier judiciaire de moins de 3 mois de la personne dirigeante de l’organisme (une formalité administrative obligatoire). Si votre certification est un CQP (Certificat de Qualification Professionnelle) créé par une branche, il faudra joindre les documents attestant sa création par la commission paritaire de branche concernée. De même, si vous prévoyez de déléguer la préparation ou l’évaluation de la certification à des partenaires, mentionnez-le et joignez les conventions d’habilitation correspondantes. L’objectif est de présenter un dossier exhaustif et conforme aux exigences, couvrant à la fois le contenu de la formation et son contexte organisationnel.
- Déposer la demande via la téléprocédure – Une fois votre dossier constitué, vous procéderez au dépôt en ligne sur la plateforme dédiée de France Compétences. Créez un compte pour votre organisme et remplissez pas à pas les formulaires requis. Aucun envoi papier ne sera accepté : tout se passe via le portail numérique officiel. Soyez attentif à bien valider chaque section saisie dans l’outil en ligne. Importez les fichiers demandés en respectant scrupuleusement les formats exigés. Après avoir revu l’ensemble des informations, validez la soumission de la demande. Votre dossier obtient alors le statut « déposé » et sera pris en charge pour instruction.
- Instruction du dossier par France Compétences – Une commission d’évaluation, composée d’experts sectoriels et de représentants des partenaires sociaux, va examiner votre demande. L’instruction est rigoureuse et peut durer environ 6 mois. Durant cette phase, France Compétences analyse votre dossier au regard de 9 critères d’évaluation fixés par la réglementation. Ces critères portent notamment sur : l’adéquation de la certification aux besoins du marché de l’emploi, l’impact du titre en termes d’accès ou de retour à l’emploi pour les apprenants, la qualité des référentiels fournis, la prise en compte des contraintes légales du métier, la possibilité de certification via la validation des acquis de l’expérience (VAE) , ou encore la cohérence de votre certification avec d’autres certifications similaires existantes. Autrement dit, votre dossier doit démontrer à la fois la pertinence du projet et la qualité du dispositif . La commission se réunit environ une fois par mois pour statuer sur les dossiers en attente. Il est donc normal d’attendre plusieurs mois avant d’avoir un retour, d’où l’importance d’anticiper cette durée dans votre calendrier.
- Décision et suites de l’enregistrement – À l’issue de l’instruction, le Directeur général de France Compétences prononce la décision d’enregistrement (après avis de la commission). Deux cas de figure :
- Soit votre demande est acceptée, soit elle est refusée. En cas d’avis favorable, votre certification est inscrite au RNCP et une fiche descriptive officielle est publiée en ligne sur le site de France Compétences. Votre titre RNCP sera alors enregistré pour une durée déterminée de 1, 3 ou 5 ans selon ce qu’a décidé la commission. Cette durée de validité limitée signifie qu’il faudra envisager un renouvellement avant son expiration, mais d’ici là vous pourrez faire bénéficier vos apprenants des avantages liés à l’enregistrement.
- En cas de décision défavorable, France Compétences vous transmettra une notification précisant les motifs du refus au regard des critères d’évaluation. Ne vous découragez pas : il sera possible de retravailler votre projet en tenant compte des observations reçues, puis de déposer à nouveau une demande ultérieurement. Beaucoup de certifications obtiennent leur enregistrement RNCP après avoir amélioré un dossier initialement insuffisant.
Les pièges à éviter lors du dépôt RNCP
La procédure d’enregistrement au RNCP est exigeante, et certains écueils reviennent fréquemment. Pour mettre toutes les chances de votre côté, veillez à éviter ces pièges courants :
Sous-estimer la préparation en amont
Un dossier monté à la hâte, sans recherche ni données probantes, a de fortes chances d’être jugé insuffisant. Anticipez en amont : collectez des études de marché, des chiffres d’insertion professionnelle, des avis d’experts ou d’employeurs sur le besoin de votre certification. Négliger cette phase de préparation affaiblit votre argumentaire et peut aboutir à un dossier incomplet ou peu convaincant. Il est également recommandé de rédiger une note d’opportunité solide, exposant clairement en quoi le titre répond à un besoin actuel non couvert sur le marché. Une note d’opportunité bâclée ou trop vague est un écueil fréquent qui peut décrédibiliser votre demande.
Présenter un projet sans recul suffisant
Comme évoqué, France Compétences attend des preuves sur au moins deux promotions d’apprenants formés. Un piège serait de tenter d’enregistrer une formation toute nouvelle sans aucune promotion diplômée, ou avec une seule promotion pilote. À moins d’un cas particulier (fusion de certifications existantes, etc.), ce manque de recul entraînera un refus net car les critères d’impact sur l’emploi ne pourront pas être évalués positivement. Patientez le temps de former plusieurs cohortes, et profitez-en pour mesurer l’employabilité de vos certifiés afin d’ étayer votre dossier avec des chiffres concrets (taux d’embauche, évolution de carrière, etc.).
Négliger la qualité des référentiels
Les référentiels d’activités, de compétences et d’évaluation sont le cœur de votre dossier RNCP. Un référentiel incomplet, flou ou mal structuré portera atteinte à la crédibilité de votre titre. Au contraire, prenez grand soin à structurer ces documents de façon logique et claire : chaque compétence doit correspondre à une activité identifiée, chaque modalité d’évaluation doit être en phase avec les compétences visées. Faites-vous relire et assurez-vous que l’ensemble est cohérent et sans contradictions.
Oublier certains critères clés
Plusieurs motifs de refus proviennent d’un manque de prise en compte de critères réglementaires. Par exemple, ne pas prévoir de voie de VAE (validation des acquis) pour votre certification, ou ignorer des obligations légales liées au métier visé (habilitation, réglementation spécifique), sont des erreurs qui peuvent vous coûter cher. Assurez-vous que votre dossier montre clairement que la certification est accessible via la VAE et qu’elle respecte toutes les contraintes réglementaires du secteur.
Fournir trop peu de preuves tangibles
Une erreur commune est de rester trop théorique. Appuyez vos affirmations par des preuves concrètes : statistiques (taux de réussite, taux d’emploi des diplômés, résultats de questionnaires de satisfaction), études ou enquêtes terrain, lettres de soutien d’entreprises partenaires, etc.. Un dossier sans données chiffrées ni documents annexes probants sera perçu comme faible, surtout concernant l’impact de la certification sur l’emploi. Chaque critère d’évaluation doit, autant que possible, être illustré par des éléments factuels tangibles.
Ne pas soigner la forme du dossier
Enfin, la présentation matérielle de votre dossier compte plus qu’on ne le croit. Veillez à une rédaction soignée, sans faute d’orthographe, avec une mise en page claire et une table des matières si nécessaire. Un document bien structuré et lisible renvoie une impression de sérieux, tandis qu’un dossier bâclé ou confus peut nuire à la compréhension du projet par les examinateurs. Respectez également les consignes formelles de France Compétences : par exemple, n’utilisez pas d’écriture inclusive dans les référentiels ou formulaires, car le RNCP est une base de données légale qui proscrit cette forme d’écriture. De même, ne numérotez pas vous-même les intitulés de blocs de compétences (le système attribuera automatiquement un code, pour éviter toute confusion). Ce sont des détails importants à ne pas négliger, ils témoignent de votre professionnalisme et évitent des allers-retours inutiles.

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Conclusion
En 2025, déposer un titre RNCP reste un défi de taille, mais parfaitement réalisable avec une préparation méthodique. Les bénéfices en valent la peine. Abordez donc la démarche avec rigueur, et n’hésitez pas à vous faire accompagner par des experts de la certification professionnelle, si besoin, afin de sécuriser chaque étape.