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Comment inscrire une formation au RNCP ?

  • Post published:13 décembre 2022

La question se pose bien naturellement, car la visée qu’elle suppose est des plus légitimes. On le constate d’ailleurs en observant le succès de ce RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles) puisque les demandes d’inscriptions ne cessent jamais. 

Une raison pour cela : la concurrence. Chaque année se créent nombre de formations et, à défaut de s’imposer, il leur faut conquérir une légitimité. Sauf que pour l’obtenir aux yeux des étudiants, il faut préalablement l’avoir aux yeux de l’État… La solution est aussi simple à exprimer que nerveusement coûteuse à obtenir : être en mesure de proposer un titre certifié par la Commission de la certification professionnelle  (CCP). Les entreprises ne sont d’ailleurs pas moins regardantes que les étudiants, elles qui peuvent ainsi tirer profit d’un document listant des titres plutôt que les diplômes, c’est-à-dire des compétences réelles plutôt que supposées. 

Seulement, la démarche n’est pas évidente. C’est le moins que l’on puisse dire… Il y a là une source d’inquiétudes en tous genres pour les organismes qui décident de partir en quête de cette valorisation. Chose certaine : on n’a jamais tort de se faire aider. Le formateur est expert en ce qui concerne son cœur de métier, mais il n’est pas tenu d’avoir les compétences administratives, juridiques et surtout techniques que suppose la constitution d’un tel dossier. On prendra simplement garde à ne pas taper à n’importe quelle porte, car les accompagnements ne se valent pas tous, ne serait-ce que par le degré d’expertise qu’ils peuvent revendiquer. 

COMMENT PROCÉDER ?

A priori, le projet est muri. Le certificateur sait quels sont les enjeux de son projet, il sait dans quel répertoire il lui faudra figurer et sait (aussi) que la route sera un peu longue. Plusieurs étapes vont se présenter à lui, et il importe de toutes les observer avec le même soin, le même sérieux. Sans chercher à décourager qui que ce soit, il nous faut tout de même rappeler des chiffres qui vont dans le sens du soin : 70 % des dossiers se voient finalement refusé, le plus souvent du fait d’un manque d’informations ou d’une préparation qui n’a pas su aborder les démarches avec la rigueur attendue. 

4 éléments cruciaux structurent ce dossier :

  • la note d’opportunité
  • le référentiel d’activités-compétences ou de compétences
  • le référentiel d’évaluation et du dispositif de certification
  • le dossier de demande d’enregistrement
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  • Pas à pas… la note d’opportunité… 

En un sens, il y a là le fondement intellectuel et économique de la demande. C’est d’elle que viendra « l’opportunité de certification ». On y analyse le marché de l’emploi pour montrer quels besoins en découlent. On y montre l’utilité de cette certification et sa valeur d’usage. On y réunit tout ce qui peut peser dans ce sens : des enquêtes, des témoignages, des lettres de soutien… En un mot, on montre ici qu’il y aurait un bénéfice objectif pour les candidats et que le projet est opportun !

Le référentiel d’activités-compétences ou de compétences…

Il s’agira ici, en s’appuyant sur des blocs de compétences, de détailler les compétences professionnelles relatives à la fonction ou au métier visé par le candidat. France Compétences définit ces blocs comme des  « ensembles homogènes et cohérents de compétences contribuant à l’exercice autonome d’une activité professionnelle et pouvant être évaluées et validées ». L’écriture en bloc est très normée (cadre législatif, cadre terminologique, méthodologie, critères attendus, etc.). Elle décrira les savoirs, les savoir-faire et les savoir-être requis, sans négliger de les inscrire dans le niveau de qualification auquel prétend la certification. 

On rappellera que, par “compétence”, l’institution entend précisément ceci : « la mobilisation de manière pertinente de ses ressources (savoir, savoir-faire techniques, savoir-faire relationnels) et de celles de son environnement dans des situations diverses pour exercer une activité en fonction d’objectifs à finalité professionnelle à atteindre ». C’est donc à une tâche à la fois concrète et précise qu’il faudra ici se livrer.

Le référentiel d’évaluation et du dispositif de certification…

En toute logique, l’étape suivante consistera à expliciter les modalités d’évaluation, sous forme d’un nouveau référentiel. On y indiquera les paramètres qui guident l’évaluation, la forme des épreuves, la nature du jury et les modalités d’obtention. Il faudra être précis, faire explicitement savoir, par exemple, quel est le seuil à partir duquel on considère que le bloc de compétences est validé par le candidat. On précisera également les modalités d’accès à cette certification via la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE).

… et, enfin, la préparation du dossier de demande d’enregistrement

Maintenant que l’on dispose de l’essentiel de la matière, du cœur du projet, il s’agit de conserver sa concentration, car il reste à monter le dossier… Devront impérativement y figurer :

Les incontournables pièces administratives (K-BIS, extrait demandé du casier judiciaire, etc.)

  • Le fameux “benchmark” qui a valeur d’analyse comparative et positionne cette future certification dans le large panel de celles qui sont déjà proposées. Il s’agit alors de tisser des liens ou des passerelles, de s’inscrire dans un paysage. 
  • Le règlement de la certification où figureront toutes sortes de modalités techniques telles que l’organisation des jurys, les possibilités de rattrapages, etc.
  • L’analyse des cohortes issue de deux promotions passées (sauf, bien sûr, si vous êtes engagés dans la certification d’un métier dit “émergent”). France Compétences est impitoyable sur ce point : il s’agit de montrer pourquoi et comment cette certification œuvre dans le sens d’une insertion professionnelle réelle, c’est-à-dire, au fond, de l’intérêt général. 
  • Des lettres de soutien, à ne pas négliger, tant elles peuvent peser dans la démonstration que vous tentez d’établir. Des témoignages de professionnels attestant du bien-fondé de votre démarche auront une valeur évidemment déterminante.

Il ne nous reste qu’à espérer que les choses soient plus claires au terme de cette petite présentation. En un mot, il faudra s’armer de patiente et de minutie, car les efforts auxquels on consentira seront la plus sûre façon d’être reconnu à sa juste valeur.