Un diplôme correspond à un niveau d’études (Bac + 3, Bac + 5, etc.). Un titre RNCP peut être une formation, un diplôme ou une qualification qui sont inscrits au Répertoire national de la certification professionnelle. En somme, on aurait tort de réduire le titre RNCP à un diplôme.
Puisque le Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) est conçu par l’organisme national France Compétences, et que ce dernier supervise la formation professionnelle, on comprend aisément que l’objectif est d’assurer qu’une personne titulaire du titre dispose des compétences requises pour exercer une profession déterminée.
Ce qu’est une formation certifiante
En soi, la formation diplômante attribuée autorise la déduction du nombre d’années d’études effectuées. Elle a une dimension théorique. En revanche, la formation certifiante a une visée professionnelle.
Là où les choses se compliquent un peu, c’est que les formations certifiantes comprennent les diplômes, mais sans s’y réduire néanmoins. Il en existe 3 types :
- Les diplômes, donc, qui sont délivrés par divers ministères, au nom de l’État (bac pro, BTS, master, etc.). Ils sont inscrits de droit dans le RNCP.
- Les titres professionnels qui sont des certifications délivrées par le Ministère de l’emploi, par des Chambres de commerce et d’industrie (CCI), des Chambres de métiers et de l’artisanat (CMA), des organismes de formation publics ou privés. Ils accréditent le lien entre une formation suivie et la possession de compétences et de qualifications qui prennent sens dans le cadre d’activités professionnelles. Leur inscription dans le RNCP fait suite à une demande explicite et suppose un avis conforme de la Commission de la certification professionnelle (CCP), après une instruction. Le RNCP en recense plus de 300.
- Les Certificats de Qualification Professionnelle (CQP). Ce sont là des certifications spécifiques à une branche professionnelle, qui en est l’initiatrice et qui les délivre en son nom propre. Il vise les adultes soucieux de reprendre une activité professionnelle, mais aussi les salariés d’une entreprise relevant de cette branche. Par exemple, le CQP Instructeur Fitness est une formation récente montée par la branche des métiers du sport de loisir, avec l’idée d’attirer les publics en voie de reconversion. Sa qualité est donc reconnue par le monde professionnel qui a vu ici l’opportunité de traiter des problématiques qui lui sont spécifiques. Plus de 340 CQP sont enregistrées au RNCP.
Le RNCP compte à l’heure actuelle près de 2 700 certifications. Leurs validités maximales sont de cinq ans et toutes peuvent être accessibles par une Validation des acquis de l’expérience (VAE). C’est là règle. À l’exception des professions réglementées (par exemple : architecte, avocat, Chirurgien-dentiste, expert-comptable, infirmier libéral, psychomotricien, etc.), aucune certification ne pourra être enregistrée si le certificateur ne met pas en place sont accès par la VAE.
Le RNCP apporte des garanties
L’ensemble des certifications figurant au RNCP sont non seulement reconnues sur le territoire national, mais le sont aussi, depuis peu, au sein des pays membres de l’Union Européenne. Il s’agit donc de faire montre de la plus grande vigilance lorsque l’on décide de se reconvertir. France Compétence alerte : les informations trompeuses sont légion et il est nécessaire de se renseigner en amont pour ne pas être la dupe d’organismes mal intentionnés.
Chaque mois de septembre, nombreux sont les jeunes qui souhaitent embrasser une carrière ou les actifs qui songent à la reconversion. Or, la communication d’organismes désireux de faire gonfler leurs effectifs est parfois trompeuse. S’il est un réflexe qu’il convient d’acquérir à l’heure du choix, c’est de vérifier si la certification ou le diplôme visés sont enregistrés sur le site internet de France Compétences. La démarche est aisée, rapide, et permet d’évier bien des déconvenues. Un cursus non reconnu par l’État risque fort de n’avoir aucune valeur sur le marché de l’emploi. Puisque la formation a vocation à ouvrir les portes d’un emploi, l’articulation entre les deux doit être officiellement et explicitement consignée. S’il fallait donc répondre d’une phrase à notre question initiale : un diplôme ou un titre RNCP est listé dans le répertoire officiel. Par la même occasion, on y consultera les organismes habilités à le préparer.
Avant tout engagement, France Compétences indique 3 vérifications sécurisantes :
- Est-ce que la certification professionnelle est bien enregistrée ?
- Est-ce qu’elle est bien en cours de validité (sachant qu’un renouvellement a lieu au maximum tous les 5 ans) ?
- Est-ce que l’organisme est bien habilité pour préparer à l’acquisition de cette certification ?
Rester au goût du jour
Au sein de la CCP, il existe cependant un Comité scientifique dont la vocation est de lister les métiers qui évoluent, se transforment ou émergent. C’est-à-dire que la liste n’est pas figée, elle se modifie progressivement sous la volonté de rester au contact de la société, de ses mutations et de ses nouveaux enjeux. Sollicitant les branches professionnelles et les syndicats, France Compétences se donne aussi pour mission d’identifier les mouvements à l’œuvre sous le marché de l’emploi.
En 2021, 23 métiers avaient été considérés comme « émergents ». Et ce ne fut pas une véritable surprise lorsqu’ils sont mis en regard avec les orientations politiques et sociétales. Relocalisation des activités productives en France, transition écologique, transformation numérique, modernisation des infrastructures, services à la personne, etc.
- Animateur formateur en technologies agricoles
- Paysan-herboriste
- Agent valoriste des biens de consommation courante (réemploi, recyclage et valorisation d’objets collectés)
- Animateur esport (organisation d’activités de gaming, missions d’informations sur le secteur du jeu vidéo, etc.)
- Electrobobinier (création ou la réparation de bobinages dans le secteur de l’aéronautique)
Il y a là des appellations parfois déroutantes, ce qui révèle bien leur dimension novatrice. Peut-être entreront-elles bientôt dans le vocabulaire courant. On notera, en tout cas, que les correcteurs orthographiques ne les aiment pas encore. Pas encore.